jeudi 27 mai 2010

Everest, l'aboutissement de tant d'heures d'entrainement

Nous vous en avions parlé pendant des semaines et notre arrivée a Kathmandu, début mai, devait coïncider avec le début de notre fantastique trek a l'assaut de l'Everest, la plus haute montagne du monde culminant a 8848m, si peu, si peu...

Avant de vous donner un récit détaillé de nos semaines de trek dans les montagnes népalaises, il est nécessaire, pour vous aider a mieux comprendre notre petit groupe, de vous présenter mes 2 compagnons de marche. Le Gégé, bien sur, que vous connaissez fêtard, détendu et toujours prêt pour une petite binche bien fraîche, a pris la tête de notre expédition. Toujours premier a attaquer les ascensions a fort dénivelé, il ne refuse guère de faire des enjambées de géant (il est quand meme un peu aidé par la nature) dans les descentes. Angoissé a l'idée de s'arrêter pour une pause, notre ornithologue aguerri devançait généralement le reste du groupe (soit le gagaille et moi) de plusieurs heures dans les étapes difficiles.

Le Gagaille, véritable juke-box ambulant (alternant Goldman ou Coeur de rocker de Julien Clerc), nous a gratifié aussi chaque jour d'une nouvelle réplique d'Eddie Murphy (pour le bien-etre de tous et surtout le mien, je tente d'oublier ces épisodes douloureux et vous en épargnerai le récit). Avec ces quelques mots de nepali en poche, il a tout tenté pour sympathiser avec les locaux et pourquoi pas conclure avec une petite nepalaise en haute altitude. Il est toujours partant pour un petit break ou une barre chocolatée et emporte avec lui toute une batterie de compléments vitaminés, fortifiants ou gels désinfectants. Une vraie petite pharmacie ambulante.
Quant a moi, il va sans dire que je ne suis pas une grande fan des montées (ni des descentes d'ailleurs, car mon truc c'est le plat) et que je suis plus attirée par une semaine spa au soleil que par 3 semaines de trek. Cependant, je me sentais prete a relever ce défi d'envergure et me réjouissais de parfaire mon régime avant de retrouver les plages balinaises. Assurément la moins bien équipée des trois (ce qui m'a valu quelques belles cassées de gueule que Gaetan a généreusement mis en exergue dans le plan ci-dessous), j'ai tenté tant bien que mal de suivre ces 2 locomotives.

Notre premier "conseil de guerre" nous a très vite fait prendre conscience que le trek au camp de base de l'Everest n'était pas une option intéressante pour des "bêtes de trek comme nous "et qu'il valait mieux nous orienter sur les Annapurnas pour avoir la chance de gravir plusieurs sommets a 5000m (comme si un ne suffisait pas...). La carte présentait en outre quelques options compliquées intéressantes pour mes 2 compères dont le passage du Mesokantho Pass (5300m) pour rejoindre le lac Tilicho et plusieurs jours en autonomie dans une vallée reculée appelée la vallée de Naarphu.

Par chance, et comme nous nous refusions obstinément a trekker avec un guide et des porteurs (perso, je n'étais pas farouchement opposée a l'idée des porteurs, vous vous en doutez certainement), nous n'avons jamais pu obtenir de permis pour la vallée de Naarphu et avons du
raccourcir notre programme de 5 jours (avec le recul, Kathmandu et ses spas, ses bons resto et ses magasins, était une option bien plus alléchante). Notre itinéraire de trek prévu allait donc nous emmener sur le circuit des Annapurnas avec un passage par le lac Tilicho et le sanctuaire des Annapurnas pendant une vingtaine de jours.

Pour bien faire et corser un peu notre organisation, notre arrivée a Kathmandu a été marquée par le début d'une grève générale qui paralysait le pays, bloquait tout le réseau routier et nous empêchait de commencer le trek du bon coté. Nous avons donc été contraints de prendre un vol pour Pokhara et louer du matériel a un népalais. Une phrase dit "ne fais jamais confiance a un indien" et bien, je peux vous dire qu'elle est tout aussi valable pour les népalais: nous nous sommes vus contraints de porter pendant tout le trek, une tente dont il manquait un arceau, une gourde dont le pas de vis était foutu, un thermos pas étanche sans parler des bâtons de trek impossibles a visser....bref une franche réussite!

En véritables bêtes de trek, nous avons franchi les premières étapes sans problème (sans pluie, sans courbatures, et, même moi, je ne me plaignais pas) et avons atteint le sanctuaire des Annapurnas après 4 jours. Avec un moral en béton, nous nous sommes alors lancés dans notre première tentative (je dis bien première) en direction du lac Tilicho, ce qui sous-entendait le passage du Mesokantho La a 5300m.

Toujours sans guide, nous sommes partis pour une petite semaine en autonomie emportant tente, barres chocolatées (je commençais a ne plus pouvoir les voir meme en peinture), soupes de nouilles et notre jeu de jass. Arrivés au pied des montagnes, nous avons réalisé avec effroi qu'aucune marque ne signalait le sentier et que les sommets environnants étaient recouverts de neige (dont quelques corniches pas tres invitantes). Gordon la boussole (autre surnom du Gagaille) est parti en tête vérifier le passage du col. Ses cris de joie et ses encouragements nous ont rapidement poussés a le rejoindre. Après 1 heure de montée abrupte dans un pierrier et en atteignant 5300m d'altitude, le Gégé a réalisé que nous avions gravi le mauvais col et qu'il nous fallait rebrousser chemin (j'en suis littéralement tombée sur le cul!).


Après cet échec (qui n'a cependant pas entamé la bonne humeur du groupe), notre nouvelle option s'avérait être le franchissement du Thorung La (pour les incultes, La veut dire Pass ou Col) et correspondait a 1700m de dénivelé positif en 1 jour pour franchir ce col a 5400m. Une option bien réjouissante non? 7heures de longue et dure montée (par obligation de confidentialité et pour sauvegarder la bonne entente dans le groupe, je tairai les chronomètres de mes 2 acolytes), ça te donne largement le temps de réfléchir et pester toute seule contre ce foutu trek. L'arrivée au sommet efface cependant tout ça en te gratifiant d'une vue superbe (et oui, encore une fois sous un soleil éblouissant) sur les montagnes environnantes.


Deja, mes 2 têtes de boque songeaient a prendre leur revanche sur le Mesokantho pass et envisageaient de l'attaquer par l'autre bout alors que je m'octroyais une journée de repos. Leurs sacs remplis de provisions (et oui encore ces foutues barres chocolatées), ils sont partis pour une grande journée en direction du lac Tilicho. Alors que je ne m'attendais a les revoir qu'en fin d'apres-midi, ils ont rebroussé chemin après 1h de route craignant le mauvais temps. Nouvel échec du Tilicho, ça fait déjà 2!

Nous étions alors en pleine montagne dans un bled nomme Manang , attablés a déguster un escargot a la cannelle a moitié sec quand nous avons entendu 2 gulus affirmer "ca te va si on prend un escargot et on fait moit-moit?". Pas de doute possible, des jurassiens! Vanara et Herve, en voyage autour du monde, venaient bien de la vallée delemontaine et ont agrandi les rangs de notre expédition pendant quelques jours, nous redonnant courage et chance pour affronter a nouveau le Tilicho, qui cette fois-ci s'avéra payante.

Tout guillerets grace a ce nouveau succès, nous en avons profité pour célébrer l'evenement autour d'une bonne fondue au fromage de yak. Mais si, et je vous assure que c'est la meilleure fondue au fromage que j'ai eu la chance de goûter depuis notre départ...Nos gruyère et autre vacherin n'ont plus qu'a se tenir a carreau. D'ailleurs, le fromage de yak est certainement la seule chose que nous pouvons retenir de cet animal car le thé tibetain fait a base de beurre salé de yak n'est pas une franche réussite et a bien failli venir a bout de notre Gégé national.


22 jours de trek, 1 jour de pluie, une tonne de photos (le Gégé a insisté pour conserver la plupart des prises de vue des pics enneigés) et quelques rauraciennes endiablées, voila en gros a quoi a ressemblé notre trek népalais.

2 commentaires:

  1. Pour une version non censuree de notre periple, allez aussi checker http://blogaillouf.blogspot.com/

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  2. Quelles belles voix !!!!!
    Trop belles photos et votre aventure... bonne continuation à Bali ;o)
    bizzzz et à tout bientôt
    Manu

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