dimanche 28 mars 2010

Entrainement pour l'Everest: phase 8

Ça, c'est fait! Cette fois-ci nous avons quand même réussi à noyer le moteur d'un scooter après environ 5 minutes d'utilisation et Jerome n'y est assurément pour rien (pour ceux qui connaissent l'histoire du litre d'eau dans le réservoir d'essence!!).

Mais mieux vaut vous expliquer tout ça depuis le début sinon vous n'y comprendrez rien. De Phnom Penh nous avons rejoint Ho Chi Minh ou Saigon ou encore HCMC pour les pros et avons souffert quelques jours de conditions atmosphériques extrêmes dans cette ville de surexcites!

Puis, nous avons rejoint la ville de Da Lat dans les montagnes du Vietnam Central. Initialement, cette destination était prévue dans le programme de visite de Laet et Juan (la Fun Machine pour ceux qui connaissent) qui nous rejoindront le 3 avril (enfin pour 50% d'entre eux!). La montagne et les températures clémentes n'étant pas à leur goût, nous avons décidé de réaménager notre programme et d'y passer quelques jours avant leur arrivée donc.

Da Lat est très bien organisée pour accueillir les cars de touristes ou encore les mariages (heureusement pas trop de backpackers à l'horizon). Une sorte de pratique ancienne veut que les mariages vietnamiens soient "confirmés" à Da Lat. Allez comprendre! Ici, tu trouves de tout sauf un moyen commode et pas cher de trekker dans les montagnes environnantes (pour rappel le but même de notre visite ici!).

Après quelques tractations avec les locaux (et dieu sait que les vietnamiens ne sont pas faciles en affaire), nous avons négocié la location d'un scooter à un particulier pour la modique somme de 60'000 dongs, soit environ 3chf. Rendez-vous pris donc pour le lendemain matin devant notre hôtel... Le mec en question ne s'est jamais montré et nous avons du reprendre nos négociations à zéro, chose non commode car l'anglais n'est pas forcement très pratiqué ici.

Finalement, finalement, finalement, on y est arrivé. Chevauchant notre rutilante bécane, nous avons parcouru tout au plus 500m avant de tomber en panne. En grands connaisseurs que nous sommes, nous avons soupçonné une vulgaire panne d'essence et étions déjà résignés à pousser notre bécane jusqu'à la sortie de la ville. En chemin, nous avons rencontré une gentille petite dame qui vendait des bouteilles d'essence et avons tenté de remédier à notre problème sans l'aide de quiconque. Cependant, impossible de faire redémarrer cette satanée bécane.... même quelques nom de D... bien forts n'y changeaient rien!

Résignés, nous avons donc tenté de communiquer avec un mec en salopette qui nous observait depuis quelques temps. Il a examiné la bête, pris son tournevis, manipulé quelques boulons et sourit en nous annonçant dans son vietnamien le plus léché que nous avions de l'eau dans le réservoir. Quelques secondes plus tard et après lui avoir payé la réparation de 5000 dongs (on va vous laisser faire le taux de change vous-mêmes!), nous reprenions la route le coeur léger en direction de la montagne du LangBiang (Nui LangBiang, si jamais).














700m de dénivelé, même pas de pluie et un pique-nique de rois (baguette et vache qui rit), nous voila requinqués pour quelques temps et bientôt prêts pour l'Everest...

mercredi 24 mars 2010

Histoires d'animaux...

Apres avoir quittes le Laos, un peu a contre-coeur il faut bien l'avouer, nous avons mis le cap sur le Cambodge, pour y effectuer une premiere reconnaissance avant d'y retourner dans quelques semaines dans le but notamment d'y visiter les fameux temples d'Angkor Wat.

Notre premiere etape cambodgienne nous a donc successivement menee a Kratie, patrie des dauphins d'eau douce Irrawaddy, puis a la capitale Phnom Penh, patrie des singes de rue et aussi des rats...a croire vraiment que nous avons deliberement place cette premiere partie de voyage sous le signe des animaux !!!!

Pour ce qui est de Kratie et de ses dauphins, difficile de faire mieux en termes de romantisme...imaginez plutot: une "croisiere" en tete a tete, au coucher du soleil, avec de temps en temps le clapotis de ces animaux aussi timides que menaces...





























Dur, dur en revanche d'associer une quelconque idee de romantisme a la ville de Phnom Penh...entre les singes qui font les poubelles et les rats qui trottinent allegrement sur les trottoirs, ce n'est pas vraiment l'endroit reve pour les balades au clair de lune !



Impossible par ailleurs de rester insensible a la tragedie vecue par ce peuple a la fin des annees 70, lorsque le regime khmer rouge du sinistre Pol Pot a decime le 1/5eme de la population du pays a des fins de purification ethnique et religieuse.



Quand on vous parlait d'animaux...

dimanche 21 mars 2010

Du Boloven Plateau aux 4000 iles

La grande partie du cafe laotien est cultive sur le plateau du Boloven, une sorte de grande plaine a proximite de la ville de Pakse. Le moyen le plus facile pour le visiter est de louer un petit scooter. Il faut s'accrocher car, bien sur, les regles de conduite ne sont pas les memes que les notres et il nous est tres frequemment arrive de rencontrer ce que l'on pourrait nommer des elements hostiles sur notre route. Il peut s'agir d'elements hostiles de petite taille comme des poules ou des chiens, mais les vaches ou buffles ne sont pas rares non plus.

A proximite de Pakse se trouve aussi le site archeologique du Wat Phou. Ce temple d'origine pre-angkorienne est reconnu comme la maison de Shiva, la deesse supreme dans la tradition indienne. Le temple principal dominait le site et etait constamment arrose de l'eau sacree qui coulait au centre du temple par l'intermediaire de savants canaux. Un chemin menait de Wat Phou a la ville sacree d'Angkor, situee a plus de 250 kilometres et construite quelques 200 ans plus tard.
Une heure de route environ separe Pakse des Si Phan Don Islands, litteralement les 4000 iles du Mekong. Nous avons pose nos sac a dos quelques temps sur le paradis preserve de Don Daeng. Pas de tourisme de masse ici, rien que des touristes fortunes attires par un eco-tourisme de categorie superieure. Une adresse encore preservee... pour combien de temps?
Nous sommes arrives a un moment charniere de notre voyage, semble-t-il, celui de l'aversion complete pour le backpacker- et ses histoires de beuverie+hotels-bon-marche+theories philosophiques- qui marchande tout et rien pour quelques centimes alors qu'il depense le triple a se piquer le tube dans les bars et surfer pendant des heures sur internet. On le fuit presque plus que la peste a present...

Don Khone, notre deuxieme etape parmi les 4000 iles, nous a revele une situation desolante et tragique qui frappe le Laos de plein fouet a present. En 1992, la Chine approuvait la construction du plus grand barrage hydraulique du monde, le barrage des 3 Gorges sur le fleuve Yangtse. Les premieres consequences de cette construction se sont d'abord ressenties au niveau local: 15 villes et 116 villages engloutis, 436km2 de terres disparues, 1,8 million de personnes deplacees, plus d'une centaine de morts lors de la construction.

Le barrage de 580m de haut pour 2km de large fit aussi de nombreux degats a la faune et flore environnantes, sans parler de la destruction de sites archeologiques de grande importance. On lui attribue egalement une elevation de la temperature ainsi que du niveau de la mer provoquant une salinisation des rizieres en Asie du Sud-Est. De nombreux scientifiques estiment encore que le controle d'une telle quantite d'eau sera la cause de tremblements de terre dans les prochaines decennies.

Les degats s'etendent a present au mythique Mekong. Son niveau d'eau est au plus bas depuis 50ans et les voies maritimes sont coupees pour la plupart. Sans parler des milliers de personnes qui ne vivent que de la peche et desesperent a present de trouver de quoi survivre...

Au passage, une grande majorite d'entreprises europeennes (suisses, allemandes, francaises) et americaines se sont graisse la patte lors de la construction de cet ouvrage gigantesque. A present, il est trop tard pour s'opposer au projet, mais assez tot pour identifier un besoin de reconnaissance dangereux des autorites chinoises et une necessite de s'opposer a d'autres projets a venir. Desolee d'etre si alarmiste aujourd'hui, mais la situation est vraiment preoccupante...
(si vous souhaitez en lire plus http://www.cairn.info/revue-herodote-2001-3-page-19.htm ).

lundi 8 mars 2010

Ventiane: curries, Tuk Tuk et Karaoke

Une semaine déjà que nous sommes arrives a Ventiane. La capitale du Laos a bien des attraits et notamment celui d'être une ville incroyablement paisible ou nous nous sentons bien malgré une chaleur oppressante (mais bon on ne va pas se plaindre non plus lorsque l'on constate ce que vous, nos pauvres petits amis suisses, devez endurer en ce moment!).

Une semaine donc que l'on se délecte de merveilleux curries: des rouges très pimentes aux verts incroyablement forts aux jaunes reposants. Quel plaisir de pouvoir profiter de ces délices!

C'est également a Ventiane que nous l'avons rencontré: lui, l'as du Tuk Tuk, l'Ayrton Senna du guidon, le Michael Schumacher du vélomoteur. Un conducteur capable de démarrer son engin en 3ème, d'accélérer avant les virages, d'anticiper les feux rouges et les carrefours sans avoir a toucher le frein, de proposer ses tarifs a la baisse sans que l'on ait a negocier et tout ça, dans un anglais charmant tout en gardant le sourire. Habitués des transports en tous genres depuis quelques temps, nous lui avons immédiatement décerné le César du meilleur conducteur de Tuk Tuk d'Asie du Sud-Est.

Une autre pratique qu'il serait difficile d'ignorer ici, c'est le karaoke. Non pas celui pratique dans les bars, mais celui plus underground qui se pratique en famille (en couple parfois) sur le trottoir , devant le garage et qui consiste a chanter a tue-tete les meilleurs hits lao du moment... sans se prendre au sérieux, bien sur.

Décidément, Ventiane vaut mille fois le détour!

samedi 6 mars 2010

Luang Prabang: Elephant tuk tuk?

Nous avons jusqu'ici expérimenté de nombreux moyens de transport et, en bons flashpackers, étions définitivement prêts a tester la petite et typique embarcation en bois qui allait nous mener de Nong Khiau a Luang Prabang. Les autres passagers (au bas mot 19) semblaient excites par ce trajet et marmonnaient quelques 7heures de route. Jamais, jamais nous ne cessions de nous convaincre qu'ils exagéraient. Impossible que 120 kilomètres sur le fleuve puissent requérir 7heures de trajet. Et bien...

Assis sur de petites planches de bois (l'embarcation typique n'a pas de siège a touristes mais des petites planches en bois de 10cm de large), nous avons passe les premières heures (environ 3) sans embûches si ce n'est nos fessiers qui se rappelaient sans cesse a nos esprits! Ensuite, nous avons du parcourir un bout du chemin a pied sous le soleil de plomb et avons été menés a une camionnette pour parcourir environ 40 kilomètres, debout dans la benne.

Lorsque nous avons enfin rejoint notre petite embarcation de bois, nous avons repris la route pour quelques heures avant que le "capitaine" ne nous demande de descendre et de pousser le bateau. Le niveau de l'eau était trop bas pour permettre a notre barque de poursuivre sa route. Il a donc fallu pousser un peu tout en marchant sur les cailloux escarpés.
















Nous n'arrivions plus a décider quel était finalement le moyen de transport le moins confortable de ce trajet et en sommes même arrives a apprécier ces fameuses petites planches en bois qui nous écorchaient les fesses. Nous poursuivions donc les dernières heures du trajet tout en admirant le coucher de soleil sur le Mekong et en se faisant dépasser par les grands bateaux a touristes (munis de confortables sièges!).

Luang Prabang, ancienne capitale du Laos et résidence royale, est bénie des Dieux. Des quelques 65 Wats (temples) sortent chaque matin pas moins de 400 bonzes (moines) qui sillonnent les rues en une procession orange et récoltent les offrandes de riz collant. Les moines de Luang Prabang ne cuisinent pas et se nourrissent exclusivement des dons de la population.












Le tourisme au Laos ne fait pas que des heureux. Les premiers a en subir les conséquences sont les éléphants, qui se retrouvent malheureusement sans emploi puisque leurs propriétaires préfèrent souvent les vendre au profit d'une camionnette (fort utile pour transporter ces riches touristes). Au chômage, ces pauvres animaux n'ont pas d'autres solutions que de se transformer en Elephant Tuk tuk pour s'assurer de leurs pitance quotidienne: 200kilos de feuillages. Pas facile d'être un éléphant de nos jours....


lundi 1 mars 2010

Et si on flashpackait ?

Quelqu'un connait-il le flashpacking ??? Non ??? Alors voici la definition au mot pres qu'en donne le Marie Claire (on voit tout de suite ou nous puisons notre inspiration....):

"Le terme est ne il y a quelque temps mais n'explose vraiment que maintenant. Contraction de flash (au sens de style) et de backpacking (voyage sac au dos), ce neologisme (commentaire du soussigne: ca fait du bien d'utiliser des termes savants de temps en temps...) designe les nouvelles vacances trendy des trentenaires. A savoir, un tourisme aventureux - comme des djeunz - a la decouverte des cultures locales, mais avec des sous et une bonne dose de technologie. En gros, un routard branche et geek, cherchant a la fois frissons du voyage et delicatesses d'une jolie auberge sans lacher IPod, appareil photo numerique ou ordi portable. Les origines de de ce nouveau trip ? Nostalgie des annees etudiantes, multiplication des breaks lors des changements de job, mode des blogs (qu'on alimente du bout du monde), lassitude des clubs de vacances formates...Un tourisme tres XXIe siecle, en somme. Tentant."

Est-ce que par le plus grand des hasards vous auriez reconnu dans cette description quelqu'un que vous connaissez ??? Mais voui, vous avez vu juste....c'est comme si cette categorie de voyageurs avait ete tout specialement inventee pour nous !!! Laeti et Jerome, les nouveaux flashpackers du XXIeme siecle !!! Ca sonne pas mal non ? Vous devriez essayer, je suis sur que ca vous plairait...

Apres avoir quitte la bande des joyeux lurons dans le nord du Vietnam, nous avons donc mis le cap sur le Laos, desireux de rester le plus fidele possible a notre toute nouvelle reputation de voyageurs geeks. Malheureusement, nous avons rapidement du dechanter, puisque je mets quiconque au defi de trouver une jolie auberge aux confins septentrionaux du pays et notamment a Phongsaly, pourtant decrit comme un veritable petit bijou par plusieurs guides de voyage. C'est peut-etre vrai, mais nous n'avons pas eu la chance de nous en rendre compte puisque tout ce que nous avons vu en trois jours...c'est du brouillard !!! Du coup, on s'est demande si nous n'etions pas revenus quelques mois en arriere, lorsque nous avons cherche en vain le desormais fameux "volcan photoshop Arenal" au Costa Rica...


Fort heureusement, tout est rentre dans l'ordre quelques jours plus tard, a notre arrivee a Nong Kiaw, ou nous avons pu un peu rattraper notre retard, a force de mojitos degustes sur une jolie petite terrasse, de siestes faites au son des criquets sur une terrasse de bungalow surplombant une riviere et d'extraordinaires plats locaux degustes dans les innombrables troquets du coin...que voulez-vous, on est flashpackers ou on ne l'est pas !